Plusieurs autres manifestations - défilés, hommages au poète martiniquais défunt Aimé Césaire - se sont déroulées en France. Ce fut le cas notamment à Bordeaux, qui fut un des principaux ports négriers, en présence de Michaëlle Jean, gouverneure générale du Canada mais aussi descendante d'esclaves haïtiens.
A Paris, évoquant l'esclavage des noirs, "blessure profonde qui pèse encore sur les consciences", "crime contre l'humanité", M. Sarkozy a exhorté à regarder "cette histoire telle qu'elle a été", "lucidement", car "c'est l'histoire de France".
Auparavant, devant une foule rassemblée autour d'une sculpture - "Le Cri, l'Ecrit" - de l'artiste français Fabrice Hyber, constituée de trois maillons d'une chaîne brisée, M. Sarkozy avait visité l'exposition en plein air consacrée au chevalier de Saint-George, musicien, escrimeur, valeureux soldat.
Des oeuvres de celui qui fut au XVIIIè siècle le premier compositeur noir de l'histoire de la musique occidentale, ont été interprétés par les Archets de Paris. 300 enfants - dont la moitié venant de Seine-Saint-Denis, ont aussi interprété un choeur d'opéra de Saint-George, "Aimons-nous".
Le président était accompagné des ministres Michèle Alliot-Marie (Intérieur), Christine Albanel (Culture) et Yves Jégo (Outre-mer).
M. Jégo a ensuite proposé, dans son ministère, de créer "un mémorial virtuel" électronique sur l'esclavage, pour "faire travailler ensemble historiens et chercheurs de différents pays".
Christiane Taubira, député radicale de Guyane, présente au Luxembourg, avait souhaité que le discours de M. Sarkozy "rattrape celui de Dakar", dans lequel des intellectuels africains avaient dénoncé des "préjugés séculaires".
M. Sarkozy a annoncé que "la traite des Noirs, l'esclavage ainsi que leurs abolitions" seraient enseignées à l'école primaire "dès la rentrée prochaine".
Il a confirmé que le 23 mai serait "une journée commémorative" pour les associations de Français d'Outre-mer vivant en métropole. Ce qui donnera satisfaction aux nombreux tenants de cette date, pour commémorer cette page sombre de l'histoire.
"Je pense à Aimé Césaire", a dit M. Sarkozy qui avait assisté à ses funérailles en Martinique. "L'émotion provoquée par (sa) disparition montre à quel point nous sommes toujours à la recherche de notre histoire".
Mais, a poursuivi le chef de l'Etat, "cette célébration ne doit pas être seulement un rappel historique" car "des millions de personnes sont encore victimes de la traite. Elles demeurent privées de liberté, soumises à des conditions d'exploitation brutales".
Il a évoqué "la tragédie que vit le peuple de Birmanie", ravagée par un cyclone et dont le régime "éminemment condamnable, empêche le débarquement de vivres" pour aider les centaines de milliers de sans-logis.